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Les privilèges fiscaux maintenus après le Brexit irritent des anglais

Les privilèges fiscaux maintenus après le Brexit irritent des anglais


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Portrait de Rishi Sunak, ministre de l'économie du Royaume-Uni. Par Chris McAndrew, via Wikimedia Commons
Portrait de Rishi Sunak, ministre de l'économie du Royaume-Uni. Par Chris McAndrew, via Wikimedia Commons

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Portrait de Rishi Sunak, ministre de l'économie du Royaume-Uni. Par Chris McAndrew, via Wikimedia Commons
Portrait de Rishi Sunak, ministre de l'économie du Royaume-Uni. Par Chris McAndrew, via Wikimedia Commons

Après une sortie de l’Union Européenne qui espérait s’affranchir des mauvaises gouvernances continentales, les anglais font face à une classe politique nationale qui se désolidarise des enjeux nationaux.

Les faits : La femme du ministre de l’économie bénéficie d’un statut fiscal avantageux

Elle bénéficie du statut de « non dom ». Akshata Murthy est la fille du milliardaire cofondateur du groupe indien Technologies Infosys et l’épouse du ministre des finances anglais. Son statut lui aurait permis d’éviter des millions de livres d’imposition.

Ces gains ne sont pas liés à une activité en Angleterre, mais aux dividendes indexés aux actions d’Akshata Murty dans le groupe de son père.

Elle se défend en indiquant déclarer ses activités britanniques auprès du trésor britannique et ne pas être fautive dans le fait d’être de nationalité indienne concernant ses revenus indiens et leur défiscalisation.

Richard Murphy, professeur en comptabilité à l’Université de Sheffield a répondu au Guardian que le statut de non-dom est obtenu sur demande et n’est pas imposé par la nationalité, « La domiciliation fiscale n’a rien à voir avec la nationalité d’une personne (…) le statut de « non dom » n’est pas octroyé par cette condition. »

Le contexte : Le ministre des finances annoncent des hausses d’impôt au Royaume-Uni

Si le statut fiscal de la femme du ministre fait autant de bruit au Royaume-Uni, bien que cela ne concerne pas des profits réalisés dans le pays, c’est en raison des récentes annonces du gouvernement.

Le ministre Rishi Sunak a annoncé une hausse de l’imposition de 1,5 point alors que les prix des denrées alimentaires a augmenté de 5 % durant le mois de mars. La demande de participation à l’effort national augmente donc le niveau d’exigence concernant l’exemplarité des politiques sur ces questions.

A cela s’ajoute des opportunismes racistes. L’extrême droite anglaise ayant une haine croissante contre les personnes d’origine indienne. Une situation très ancienne, qui s’est aggravée depuis les rapprochements entre l’Inde et la Russie.

Mais cela ne suffit pas à expliquer l’opposition contre le ministre. Il était d’ailleurs pressenti pour prendre la succession de Boris Johnson. L’addition des hausses d’impôt et les révélations sur les défiscalisations de sa femme ont fait oublié la réforme qui l’avait propulsé au devant de la scène : le passage du salaire minimum pour les plus de 23 ans de 8,91 livres par heure à 9,50 livres.

Les enjeux : Des avantages fiscaux réservés aux grandes fortunes

Au delà du cas particulier de l’épouse d’un ministre, qui n’est d’ailleurs pas une élue politique du Royaume Uni, c’est la politique générale fiscale du pays qui est contestée. Le statut « non dom » s’obtient par un procédé très étonnant qui consiste à verser 60.000 livres au trésor public. L’obtention davantage fiscaux pour des activités à l’étranger par un paiement est perçu comme une injustice par les résidents anglais plus modestes ayant néanmoins des activités professionnelles à l’étranger, en plus des personnes en situation de précarité. 18 % de la population anglaise vit sous le seuil de pauvreté, contre 14 % en France. Derrière ces pourcentages, sont concernées plusieurs millions de personne.