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Igor Volobuev participe à des exercices militaires côté ukrainien

Igor Volobuev participe à des exercices militaires côté ukrainien

volobuev liberte de la russie
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Il a fui la Russie en avril à la suite de l’invasion russe en Ukraine. Ancien vice président de Gazprombank, il est néanmoins originaire du nord de l’Ukraine. Il justifie sa fuite comme étant une repentance pour ses compromissions avec l’État Russe. Une défense qui pouvait sembler opportune mais confirmée par sa participation à des exercices militaires ukrainiens.

Les faits : Volobuev s’affiche dans une vidéo d’exercice militaire et appelle les russes à contester Poutine

Dans une vidéo parue sur les réseaux sociaux, six militaires sont en train de s’exercer au tir. L’homme au premier plan se retourne après une première salve et indique au caméra man : « si vous détestez le régime de poutine et voulez que la Russie devienne libre et démocratique, rejoignez-nous ».

Ce nous, c’est Liberté de la Russie. Le 27 février une centaine de soldats russes, membres de la même compagnie, contactent les services de Renseignement ukrainien en indiquant vouloir combattre « les vrais fascistes ». Entraînés et formés par la Russie, ces hommes ont subi les tortures et endoctrinements pratiqués dans l’armée Russe. Ce qui ne les a pas empêché de constater le gouffre entre les justifications de Vladimir Poutine et la réalité expansionniste de l’offensive. Une prise de conscience permise par leurs contacts ukrainiens qui démentent la version officielle du Kremlin.

Durant le mois de mars, la légion Liberté de la Russie reçoit le renfort de plusieurs biélorusses et russes issus du monde civil. L’armée ukrainienne indexe officiellement ce groupe dans son institution militaire et lui fait passer des formations exploitant le matériel venus des pays européens, comme le célèbre NLAW.

Les nouvelles recrues, conformément à la réglementation en Ukraine, reçoivent eux aussi une formation avant de pouvoir opérer sur le terrain. Une pratique qui dément les accusations de mercenariat puisque les volontaires étrangers sont en contrat avec l’armée ukrainienne, répondent à la hiérarchie ukrainienne, dépendent de ses tribunaux militaires et doivent appliquer les traités internationaux signés par l’Ukraine. Cas des conventions de Genève ratifiées par l’Ukraine en 1954 et qui ont justifié l’ouverture d’une enquête par les autorités ukrainiennes après la diffusion d’image d’exactions contre des prisonniers russes. La Russie quant à elle, lors d’accusations similaires, refusent toute procédure judiciaire en prétextant n’avoir aucun lien avec les combattants présents dans son camp.

C’est dans ce cadre qu’Igor Volobuev se filme lors d’un exercice militaire pour appeller les russes à la désertion. Civil, il doit lui aussi suivre les bases de la formation militaire avant de pouvoir participer aux combats. Cependant on ne sait pas quel sera son rôle, si il sera au front ou à l’arrière. Étant une cible privilégiée pour le Kremlin.

 

Le contexte : La Russie n’offre pas d’alternative à la désertion

Quitter son pays pour s’engager dans une armée ennemie est une décision complexe. Pouvant être perçue comme une trahison. Mais la problématique en Russie repose sur l’interdiction des oppositions face aux choix unilatéraux de Vladimir Poutine. Dès le début de la guerre, les critiques contre l’invasion alors qualifiée par la Russie « d’opération spéciale en Ukraine », amènent les civils en prison. L’opposition associative, médiatique et politique souffraient déjà d’une forte répression qui s’est considérablement renforcée avec plus de 15.000 russes arrêtés lors des deux premières semaines de l’invasion.

Paradoxalement, le Kremlin en souhaitant dominer sa politique intérieure, pousse les opposants à la guerre, à soit se taire, soit rejoindre l’armée ukrainienne. Dans son intervention Igor Volobuev expose une tendance, certes minoritaire, qui consiste pour des citoyens et militaires russes, à considérer la défense de l’Ukraine comme allant de paire avec une révolution en Russie.

Outre la considération humanitaire pour les civils ukrainiens, cette position repose sur l’analyse des conséquences de la guerre. Si Vladimir Poutine la remporte, son régime et son pouvoir personnel sur la Russie seront renforcés. Réduisant les possibilités d’action et d’expression de l’opposition. Tandis qu’une défaite de la Russie ferait perdre de l’influence à Vladimir Poutine, ouvrant l’opportunité d’une alternance politique.

Ainsi la légion russo ukrainienne, s’oppose à des actions belliqueuses qu’elle considère néfastes pour le pays et pour l’Europe de l’Est. Une zone géographique d’où sont justement issus de nombreux russes, cas d’Igor Volobuev. Si il fut vice président de Gazprombank, il est néanmoins originaire du nord de l’Ukraine. Dans une interview à CNN il explique recevoir des critiques de la part de sa famille depuis de nombreuses années. La première invasion russe en Ukraine datant de 2014

« J’ai participé à la guerre énergétique de la Russie contre l’Europe » (…) « Les Russes ont tué mon père, mes connaissances et mes amis proches. Mon père a vécu dans un sous-sol froid pendant un mois. Les gens que je connaissais depuis l’enfance m’ont dit qu’ils avaient honte de moi. » Igor Volobuev justifiant sa fuite vers l'Ukraine

Actuellement la Légion Liberté de la Russie compte un peu plus de trois cents recrues. Ces hommes si ils tombent aux mains de leurs compatriotes ne seront probablement pas faits prisonniers. Les violations du droit international opérées par l’armée russe, telles que les hôpitaux bombardés, les exactions massives sur les civils, ou les militaires ukrainiens condamnés par des procès expéditifs à la peine de mort, ne permettent pas d’imaginer la survie de personnes considérées comme déserteurs, en cas de capture.