Le 10 juillet Bamako arrête 49 militaires ivoiriens qui se sont présentés au contrôle aéroportuaire en mentionnant une mission d’appui aux contingents ivoiriens.
Les réseaux sociaux s’enflamment et parlent d’une tentative de coup d’État. Le pouvoir malien dénonce une absence d’autorisation. Le colonel Abdoulaye Maïga ira jusqu’à accuser les soldats d’être des mercenaires en mission de déstabilisation. Le pouvoir ivoirien affirme avoir effectué les demandes d’accès et exige la libération des soldats qu’elle reconnait comme membre de l’armée nationale de Côte d’Ivoire. Contestant le statut de mercenaire.
Le 11 juillet des médias maliens s’interrogent sur la réalité des communiqués du gouvernement en soulignant que les soldats se sont présentés d’eux même au contrôle aéroportuaire, sans opposer de résistance.
Le même jour un porte parole des Nations Unis, Olivier Salgodo précise que les soldats ivoiriens ont bien effectué une demande en tant qu’Elements de Soutiens Nationaux (NSE), et non en tant qu’éléments de la MINUSMA.
Tournant clef dans l’opposition des versions avec une publication de RFI le 13 juillet intitulée : « l’ONU affirme que les soldats arrêtés au Mali ne sont pas de la MINUSMA ». Le sujet commence en citant une source anonyme indiquant que les 49 militaires ivoiriens n’auraient pas effectué de demande NSE, ni pour le transport d’arme. Avant d’affirmer que « les autorités maliennes ont prévenu l’ONU bien en aval de l’arrestation des soldats ivoiriens, qui a déplacé ses équipes le 12 avril pour vérifier différentes pistes et incohérences. Mais après avoir épluché les registres du personnel elle (l’ONU) en est sûre : ces hommes n’ont pas le statut d’Eléments Nationaux de Soutien ». La situation est explosive et aura des conséquences diplomatiques importantes.
Analysons l’état actuel de cette dernière information communiquée par RFI :
Les soldats ivoiriens n’auraient pas de statut NSE. ONU et autorité malienne s’accordent sur ce point.
Les déclarations d’Olivier Salgado comprennent une zone grise. Selon ses informations les militaires ivoiriens ont tout de même envoyé une demande d’autorisation. Sans que l’on sache ce qu’elle est devenue. La version du coup d’Etat semble peu probable. Mais où se situe la faute dans les demandes d’autorisation entre l’émetteur ivoirien, l’intermédiaire onusien et le récepteur malien ? Questions de la rédaction envoyées à l’Organisation des Nations Unis et à la MINUSMA pour éclaircir la situation.