Elisabeth Borne a décrété la mobilisation de 4 réservistes pour la direction Alerte et crise au sein de l’Agence nationale de santé publique. En un mois les cas de variole du singe ont été multipliés par quatre. On vous en dit plus sur l’affectation des renforts et profitons de cette actualité pour faire le bilan des contaminations en France et des recommandations de santé.
Les faits : accélération des contaminations
En date du 26 juillet le nombre de cas recensés en France s’élève à 1 837 avec de fortes disparités entre régions. 55 % des malades résident en Île de France, soit 781 cas. La région Bretagne représente 13 malades et celle d’Occitanie 151. Les nombreux déplacements liés aux vacances d’été font craindre une hausse des contaminations pour la rentrée scolaire.
La courbe de contamination suit déjà une forte accélération. En juin l’on recensait 498 cas. Le chiffre a quadruplé en moins d’un mois.
Le personnel mobilisé ne peut l’être que durant 15 jours, renouvelable une seule fois, à compter du 28 juillet. Leur mission est très spécifique. Rattachés au pôle de Santé publique France à Marolles dans l’Oise et à Saint-Maurice dans le Val-De-Marne, pour « poursuivre le déploiement de la vaccination sur le territoire national ». Les réservistes mobilisés sont des pharmaciens ou des préparateurs en pharmacie.
L’objectif consiste à accélérer la prévention pour les personnes à haut risque. Et fait suite aux recommandations de la Haute Autorité de Santé publiées début juillet. L’avis de l’HAS se concentre sur une discrimination des pratiques sexuelles homosexuelles considérées à risque ainsi que des professions exposées au virus. Jusque là la vaccination était réservée aux seuls cas contacts.
La demande émanait d’associations LGBT+ mais pourrait engendrer une stigmatisation. La ministre déléguée chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, Isabelle Rome a précisé être « extrêmement vigilante à ne tolérer aucun discours haineux » en marge de cette campagne vaccinale ciblée.
Le contexte : Un virus peu létal mais néanmoins dangereux
La maladie si traitée n’est pas mortelle et elle ne touche presque que des hommes. Cependant plusieurs contaminations ont depuis été signalées chez des femmes. Aucun patient n’est mort en France mais 3 % des malades ont été hospitalisés avec une forte représentation de personnes atteintes du VIH. La situation reste maîtrisée en France mais nécessite la vigilance du public et des autorités de santé.
Si les autorités françaises se veulent rassurantes, le directeur général de l’OMS a quant à lui annoncé le samedi 23 juillet, l’urgence de santé publique de portée internationale. Pour lutter contre l’épidémie la France renforce son dispositif de veille à travers la sensibilisation du public par affichage, communiqués et spots publicitaires. La variole du singe fait partie des Maladies à déclaration obligatoire qui doivent être signalées à l’Agences régionales de santé en vue de prévenir les contaminations.
Les autorités de santé ont mis en place un numéro d’information qui peut être utilisé pour se renseigner sur la maladie et ses symptômes : Monkeypox info service accessible tous les jours de 8h à 23h (GMT+1), au numéro vert 0 801 90 80 69. Plus de 2000 appels ont déjà été effectués, principalement par des personnes ayant contracté la maladie et soucieuses de ne pas la transmettre.
Pour rappel la maladie se manifeste par des irruptions cutanées provocant sécheresse, croûtes et cicatrices. Si elle n’est pas traitée ou en cas d’immunodépression la maladie peut évoluer vers une surinfection des lésions cutanées, des atteintes respiratoires, digestives, ophtalmologiques ou neurologiques. Elle se transmet par relations sexuelles, par plaie ouverte mais aussi par la salive, éternuements et postillons. Le virus peut aussi être transmis par dépôt sur des objets comme la literie ou la vaisselle. Il est recommandé de s’isoler pendant 3 semaines après avoir contracté la maladie. Il s’agit de la période correspondant à la disparition des croûtes.
Traitement : Le plus souvent on utilise un traitement contre la fièvre, en dehors de toute contre-indication. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont contre-indiqués en raison de la possibilité de survenue de complications infectieuses graves cutanée, pulmonaires, ORL ou neurologique.
Afin de limiter les conséquences esthétiques il ne faut pas gratter sa peau, il est donc conseillé de couvrir les lésions cutanées pour ne pas compliquer la cicatrisation. Des traitements plus lourds peuvent être prescrits, dans tout les cas vous devez consulter un médecin, l’automédication est à proscrire. En cas de doutes, portez un masque et des gants en attendant la confirmation du médecin.
Sources et bibliographie :
– Arrêté du 26 juillet 2022 relatif à la mobilisation de la réserve sanitaire : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000046102952
– Bilan de Santé Publique France du 26 juillet 2022 : https://www.santepubliquefrance.fr/les-actualites/2022/cas-de-variole-du-singe-point-de-situation-au-26-juillet-2022
– Déclaration obligatoire de la maladie : https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-a-declaration-obligatoire
– AMELI traitement contre la variole du singe : https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/variole-singe-monkeypox/traitement-de-la-variole-du-singe