Dans un contexte d’inflation le gouvernement a autorisé l’usage des titres-restaurant pour tout produit alimentaire « qu’il soit ou non directement consommable ». S’ajoute désormais la hausse des plafonds journaliers. Mais cette mesure ne concerne qu’une infime partie des salariés français.
Les faits : Une communication au profit de tous les français
Jusqu’au 30 juin 2022 en raison des dispositions en lien avec la crise du COVID-19, les titres-restaurant pouvaient atteindre les 38€ au lieu du plafond habituel de 19€. Le décret du 29 septembre 2022 relève durablement ce plafond à 25€ par jour.
La mesure selon le Ministère de l’Économie doit permettre « de couvrir l’augmentation des prix des produits alimentaires et de soutenir le pouvoir d’achat des Français. » De manière à permettre de réaliser une plus grande partie de ses courses alimentaires avec cette aide fournie par les employeurs. Fournie mais financée en partie par les salariés. En effet selon les choix de l’employeur une retenue correspondant à 40 à 50 % du titre est réalisée sur le salaire de l’employé.
Le contexte : Un dispositif dont bénéficie une minorité de travailleurs
Jusqu’à l’extension de l’utilisation de ces aides pour un achat alimentaire non directement consommable (produits frais à cuisiner) il n’était pas toujours avantageux d’accepter cette aide. Puisqu’une grande partie est prélevée sur le salaire tout en poussant les salariés à dépenser davantage le midi, faute de pouvoir utiliser les excédents pour ses courses alimentaires.
Si il est désormais possible d’acheter des légumes, des œufs ou du riz, on constate que seulement 4,8 millions de français bénéficient du dispositif des tickets-restaurant. Soit 18 % de la population active. La mise en place de tickets-restaurant est déterminée par l’employeur. Il n’y a aucune obligation.
A cela s’ajoute un élément qui creuse l’écart entre la réforme et la prise en compte des réalités sociales. L’employeur est aussi libre de fixer le montant. Et d’après la Commission nationale des titres restaurants, la valeur moyenne des tickets accordés aux salariés est de 7,7€. C’est deux fois moins que le plafond précédant. La mesure semble donc anecdotique en terme de lutte contre la précarité, puisqu’elle qu’elle ne concernera qu’une infime partie des salariés déjà dans une situation plus confortable que leurs concitoyens : les personnes qui bénéficiaient d’un ticket restaurent journalier de 19€ et dont les employeurs accepteront d’étendre ce montant.