Vers un Service National Universel  obligatoire ?

Le Service National Universel est directement encadré par l’armée française. Si des missions humanitaires et citoyennes sont incluses dans son programme, l’essentiel du dispositif vise à encourager les vocations des jeunes au sein des armées et services de sécurité. Actuellement le SNU est basé sur le volontariat mais Emmanuel Macron envisage depuis 2022 de le rendre obligatoire. L’idée semble se confirmer lors des vœux adressés à la nation : « Je poserai dans les  prochaines semaines les premiers jalons d’un Service National Universel. Nous aurons à  lancer les aménagements nécessaires à nos institutions et à notre vie publique et citoyenne. » Le SNU existant déjà, la formule du président de la République s’entend comme le passage du volontariat à un service obligatoire. Ce point pourrait être précisé le 20 janvier lors des vœux du président aux armées, prévu sur la base aérienne de Mont-De-Marsan.

La relation franco-allemande et des chars convoités :

Dimanche 22 janvier se tiendra le conseil des ministres franco-allemand. Sébastien Lecornu rencontrera son homologue. Une réunion importante dans un contexte où plusieurs pays européens dont la Finlande et la Pologne, souhaitent fournir des chars Léopard à l’Ukraine. Pour cela il leur faut l’accord de l’Allemagne en vertu des règles d’exportation. Le constructeur est la Krauss-Maffei, basée à Munich.

Côté français, l’hexagone a annoncé la livraison de char léger AMX-10RC. Un modèle qui vieillit mal et doit sortir des dotations françaises pour être progressivement remplacés par le Jaguar. L’Ukraine remercie la France mais souhaite obtenir des chars lourds, les fameux Leclerc. Aucune garantie sur ce point même si l’ambassadeur de France en Ukraine, Étienne de Poncins déclare : « l’examen de la demande est en cours ». Plusieurs problèmes se posent comme l’entretien de ces chars ou la formation des équipages.

Les ministres de la Défense française et allemande vont donc devoir se positionner sur la fourniture de leur fleuron militaire, à l’Ukraine.

Le renforcement de l’armée française :

Conformément à l’actuelle loi de programmation militaire, l’armée française doit recevoir 13 Rafales et compte en commander 42 supplémentaires.

Par ailleurs l’armée a lancé la rénovation du char Leclerc. 100 chars rénovés sont dans les commandes. Un premier prototype a été livré en décembre et contente l’État-major qui annonce la livraison de 13 chars rénovés au cours de l’année 2023. Le Général Yann Gravêthe précise que cette modernisation vise à maintenir les performances du Leclerc en attendant l’arrivée de son successeur à l’horizon 2040.

Du côté de l’anti-char, 200 missiles Akeron MP ont été livrés par MBDA le 29 décembre. 200 autres doivent être fournis cette année. Globalement, la France prévoit pour l’acquisition de munitions pour un montant total de deux milliards d’euros.

Sans être exhaustif, les livraisons attendues ces prochains mois comprennent entre autre 10 hélicoptères, 8860 fusils HK416 et de nombreux blindés Serval, Jaguar et Griffon. Concernant les moyens humains, 1500 postes vont être ouverts et le nombre de réserviste doit passer de 40.000 à 80.000 personnes. Avec un rôle majeur du SNU concernant ce dernier objectif.

L’adhésion de nouveaux pays dans l’OTAN :

Face à l’expansionnisme russe en Europe, plusieurs pays ont demandé leur adhésion à l’OTAN. L’année 2023 sera marquée par ces négociations pour maintenir une cohésion d’ensemble et satisfaire les impératifs de sécurité de chacun. La principale difficulté rencontrée par l’organisation est l’opposition sur la question du kurdistan, entre les autorités turques et suédoises.

Quatre autre pays ont déposé une demande d’adhésion : la Bosnie-Herzégovine, la Finlande, la Géorgie et l’Ukraine.

Le recueil d’information sur la progression sous température négative :

Négative et extrême. Le Groupe Militaire de Haute Montagne a accompli un défi en fin d’année 2022. En 45 jours, 5 chasseurs alpins ont traversé 600 kilomètres en Patagonie à pied, en kayak et en ski. Outre l’objectif pour la communication de l’armée, le Général de division Yann Gravêthe précise que la mission a permis de « recueillir une moisson de renseignements utiles au profit des forces armées ». Au regard du climat en Russie, on peut difficilement séparer cet exercice de la menace en Europe de l’Est.

Le bilan des menaces maritimes :

Le 9 janvier le centre français d’analyse et d’évaluation de la situation de sûreté maritime mondiale a publié son bilan 2022. D’après les analystes français, les menaces et attaques maritimes dans le monde ont diminué de 5 %. Notamment en raison de la coopération internationale dans les zones de piraterie. Le Ministère de la Défense française proposera une réaction plus complète sur la Défense maritime lors du point presse du 19 janvier. Un rendez-vous important puisque la France doit adapter sa marine aux nouvelles menaces et recevoir plusieurs bâtiments cette année. Dont des drones et sous marins.

L’élaboration de la loi de programmation militaire 2024-2030

Le ministère des armées annonce que l’essentiel de l’emploi du temps de Sébastien Lecornu sera consacré à l’élaboration de la loi de programmation. C’est le texte de référence pour l’attribution de budget à la Défense. La guerre en Ukraine a démontré la nécessité d’ajouter la quantité aux performances technologiques des armées occidentales. Une doctrine qui peine à convaincre l’opinion publique, à plus forte raison dans un contexte de crise économique.

Le ministre devra donc préparer un texte convainquant pour obtenir un vote du Parlement avant la fin d’année.

Cyber guerre :

Le 12 janvier la conférence de Presse du Ministère des Armées s’est clôturée sur l’intervention du Général Aymeric Bonnemaison, patron de la COMCyber. Il tient à marquer ce début d’année par une sensibilisation de l’opinion publique sur les guerres informatiques. Pour lui un Cyber Pearl Harbor est à craindre. Nous vous présenterons son propos dans un article à paraître le dimanche 15 janvier.