Les faits : Non Sophie Pétronin n’a pas été délivrée contre 200 prisonniers terroristes. Cette rançon n’a pas été fournie pour Pétronin. L’otage de valeur était Soumaïla Cissé.
Ancien ministre malien, qui demeurait député et président du principal parti d’opposition lors de son kidnapping. Un élu national entre les mains des djihadistes constituait une situation inédite.
Contexte : Imaginez un groupuscule Corse prendre en otage Edouard-Philippe et une humanitaire américaine. Qui est l’otage de valeur ? Lors de la libération, des médias n’ayant aucun suivi sérieux du Mali ont choisi le clic facile en associant la rançon à la seule humanitaire française.
Pourtant, savez vous comment la France a « libéré » ses derniers otages lorsqu’ils n’étaient pas salariés d’une grande multinationale ? Leurs corps ont été classés secret défense : pas de pitié si tu es touriste ou humanitaire. La famille de Gilberto Rodriguez a par exemple du faire pression sur le Quai d’Orsay pour pouvoir se recueillir auprès du corps et la chose s’est négociée en échange d’une discrétion. D’autres situations amènent à rançons mais elles sont particulière au secteur privé : Areva a payé pour libérer plusieurs de ses salariés. Ces entreprises ont des polices d’assurance servant à répondre à ce genre de situations.
Enjeux : Mais attribuerait-on comme valeur à une personne, 200 prisonniers djihadistes, au seul préjugé de la couleur de peau ou de sa nationalité ? Non l’otage de valeur était Soumaïla Cissé et ceux qui ont décidé de la rançon sont les autorités maliennes, seules à pouvoir gérer la libération de prisonniers. Les fantasmes et les titres racoleurs ne doivent pas défausser les gouvernements locaux de leur responsabilité, ni servir à diaboliser les humanitaires.