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L’élimination des poussins mâles sera interdite dès janvier

L’élimination des poussins mâles sera interdite dès janvier

Robot utilisé pour l'ovosexage © Seleggt
Robot utilisé pour l'ovosexage © Seleggt
Robot utilisé pour l'ovosexage © Seleggt
Robot utilisé pour l'ovosexage © Seleggt

La date d’application de la réforme vient d’être annoncée. C’est un sujet iconique dans la lutte pour le bien être animal. Parmi les pratiques d’élevage, le broyage des poussins mâles dans les filières de ponte mobilise les opinions publiques depuis très longtemps.

Les faits : une réforme qui doit s’appliquer en janvier 2023

L’annonce émane de Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture. La France devient le second pays de l’Union Européenne, après l’Allemagne, à interdire la pratique. La mesure concrétise un arrêté aux contours assez flous, publié le 5 février. Le ministère de l’Agriculture justifie les délais par la nécessité de trouver des solutions alternatives pour les professionnels du secteur.

Marc Fresneau se félicite de la mesure qu’il qualifie « d’avancée majeure en matière de bien-être animal. Attendue de longue date, elle répond à une attente forte de la part des citoyens, des consommateurs et des associations de protection animale. Les engagements pris ont été tenus et je salue le travail mené par l’interprofession et ses membres pour garantir cette réussite collective. »

Face à l’annonce, certains militants critiquent une mesure d’ampleur nationale qui devrait entrer en concurrence avec les partenaires européens. Le ministre semble conscient de cet enjeu et prévoit de porter la réforme devant la Commission européenne en 2023 afin d’obtenir une harmonisation à l’échelle de l’Union. Rappelant que la mesure est déjà en vigueur en Allemagne.

Le contexte : Le choix de l’ovosexage, atouts et incinvéniants

Chaque année en France, 50 millions de poussin sont envoyés vers les broyeuses. Une seconde technique consiste à gazer les poussins. Pour mettre fin ces pratiques, la filière doit investir 50 millions d’euros pour moderniser ses équipements et techniques. L’État subventionne cette transition à hauteur de 10 millions d’euros à travers le plan France Relance. 40 % des investissements de chaque agriculteur devrait être pris en charge.

Pour interdire le broyage, la solution préconisée repose sur la détermination du sexe des embryons dans une période comprise entre 9 et 13 jours après la ponte. Le but étant de casser les œufs ou de les vendre à l’alimentation animale, plutôt que de tuer les poussins. On appelle cela l’ovosexage. Il existe pour le moment deux méthodes différentes.

En raison de son investissement précoce, l’Allemagne est la figure de proue de cette technologie. La firme Seleggt a conçu un robot capable de percer un trou dans la coquille de l’œuf afin de mener des analyses.
L’entreprise française Tronico a fait un autre choix qui se rapproche d’une échographie. Le but est de déterminer la couleur des plumes de l’embryon pour connaître le sexe de l’animal.

Le revers de la mesure concerne les petites exploitations qui vont devoir s’équiper en matériel de haute technologie pour continuer à produire des œufs, sans avoir les mêmes capacités pour rentabiliser l’investissement. Une nouvelle concentration des exploitations n’est pas à écarter.

Par ailleurs les prix de vente des œufs augmenteront pour amortir les coûts, prévient le Comité national pour la promotion des œufs en France. Le gouvernement relativise est prétend que la hausse ne sera que d’un centime par œuf pour les exploitations utilisant les technologies les moins conteuses.

Marc Fresneau laisse ouverte la possibilité d’un renfort de subvention en cas de besoin. C’est l’organisation FranceAgriMer qui est chargée d’accompagner la réforme, notamment en surveillant les conséquences économiques pour les agriculteurs et les consommateurs.