PRAGMAMEDIA-LOGO

Les fonds de Riad Salamé bloqués jusqu’à la fin des enquêtes

Les fonds de Riad Salamé bloqués jusqu’à la fin des enquêtes

riad salame fonds sous sequestre
riad salame fonds sous sequestre

Le gouverneur de la banque du Liban est toujours suspecté de blanchiments aggravés par la justice de son pays et celles de plusieurs nations européennes. Une demande de libération partielle de fonds vient d’être refusée par le Tribunal fédéral suisse.

Les faits : Maintien du séquestre sur deux comptes de Riad Salamé

En août 2021 les sociétés Salamander Trust et Crossland Limited ont demandé au Ministère Public de la Confédération le dégèle de fonds présents sur les comptes de Riad Salamé. La justice a rendu sa décision. Une partie des fonds a été libérée pour permettre le paiement de factures adressées à Riad Salamé mais le restant des comptes demeure sous séquestre.

Cette décision souligne la continuité des enquêtes et le maintien des accusations contre l’homme fort du Liban.

Le contexte : Une fortune colossale qui s’évade en Europe

Soupçonné de détournements de fonds publics, Riad Salamé campe un discours de bouc émissaire. Lorsque la presse lui demande si il est coupable des faits qui lui sont reprochés, sa défense repose sur une contestation de son rôle dans la crise économique traversée par le Liban. Une posture qui interroge puisque les enquêtes le concernant ne visent pas à définir les responsables de la crise économique, mais à prouver l’existence d’un détournements de fonds et de blanchiments.

En février 2023, le journal allemand SonntagsZeitung affirme que 330 millions de dollars détournés au Liban auraient été répartis dans pas moins de 12 banques suisses. Riad ainsi que son frère Raja et son assistante Marianne Hoayek sont alors inculpés à Beyrouth pour blanchiment d’argent, détournement de fonds publics, fraude fiscale et falsification de documents.

Riad Salamé est gouverneur de la banque du Liban depuis 1993 où il a instauré un système de prêts à faible taux, offrant des intérêts bien supérieurs. Ce système, qui n’est pas l’élément interrogé par la justice, est parfois décrit comme une tour de Ponzi. En parallèle le gouverneur développe sa fortune, désormais estimée à plus d’un milliards de dollars. En 2021 le Luxembourg détecte un important réseau d’entreprises appartenant à Riad Salamé et ouvre une enquête.

En 2022 un collectif britannique nommé Guernica37, publie un rapport sur la corruption dans le milieu bancaire libanais qui conduit à l’ouverture d’une enquête par la justice du Royaume-Uni. La justice allemande demande un complément d’information sur l’enrichissement du banquier libanais. En France deux plaintes sont déposées la même année dont l’une avec l’appui de l’association Sherpa, reconnue pour ses plaidoyers contre la criminalité en col blanc.

Les justices européennes et libanaises bénéficient des leaks des pandora Papers. Ces derniers ont mis en avant une société offshore présente dans les îles vierges qui aurait servi de passerelle pour faire transiter l’argent du Liban vers des investissements en Europe. Forry Associates aurait ainsi permis à la famille Salamé d’acquérir de nombreux biens immobiliers. Mais le système Riad repose sur un mille feuilles de boites postales et de comptes bancaires.