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Un vaccin contre le paludisme efficace dans 80 % des cas

Un vaccin contre le paludisme efficace dans 80 % des cas

vaccin contre le paludisme
vaccin contre le paludisme

S’il existe déjà des outils pour lutter contre le paludisme, leur manque de fiabilité empêche de casser l’épidémie. L’OMS a fixé l’objectif d’un vaccin efficace à 75 %. L’université d’Oxford semble avoir accompli ce défi.

Les faits : Des essais aux résultats encourageants 

L’annonce des résultats s’est faite par la revue Lancet. Les tests se basent sur un échantillon de 409 enfants du Burkina Fasso. Les 80% d’efficacité contre le paludisme ont été obtenus après l’injection de trois doses puis d’un rappel un an plus tard.

La maladie est généralement contractée par la piqûre des moustiques ce qui engendre de fortes contaminations. Le rapport 2021 sur le paludisme dans le monde, publié par l’Organisation Mondiale de la Santé, estime à 241 millions le nombre de personnes porteuses de la maladie. Un chiffre en augmentation chaque année. Le précédant vaccin dénommé GSK était efficace à 60%. Dans ce contexte, l’OMS a posé l’objectif d’une efficacité à 75%, permettant de garantir des subventions et des débouchés aux laboratoires s’investissant contre la maladie

L’université d’Oxford est bien partie pour remplir ce défi. Outre l’efficacité du vaccin, le laboratoire possédant le brevet annonce la signature d’un contrat avec le Serum Institute of India qui permettra la production de 100 millions de doses par an et à bas prix. Un élément important puisque la mortalité de la maladie intervient principalement dans des régions pauvres. L’association Malaria No More estime que dans les années à venir nous pourrions assister à une situation où les enfants ne mourront plus de cette maladie.

Cependant la diffusion du vaccin n’est pas assurée. 50 % du financement des programmes contre le paludisme provient du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Qui a indiqué ne pas pouvoir soutenir l’effort si les États donateurs n’augmentent pas leurs dons. Citant notamment le gouvernement du Royaume-Uni. Car pour lutter contre la maladie, il va falloir prendre en charge la production et la distribution des vaccins dans les pays pauvres.

Avant de pouvoir commercialiser le vaccin R21, les chercheurs doivent néanmoins attendre les résultats d’une seconde étude portant cette fois ci sur plus de 4800 enfants.

Le contexte : Des traitements pas si fiables

Si la maladie concerne peu l’Europe, on peut comprendre l’enjeu d’un vaccin en se souvenant des périodes où la tuberculose, la coqueluche, le choléra et la rougeole frappaient le vieux continent sans qu’il n’existe de solution médicale fiable.

Le « palu » est une maladie parfois négligée, notamment par des anciens militaires et des touristes ventant leur bon état de santé de retour d’Afrique, grâce à la prise de chloroquine. L’autre nom de la maladie rappelle pourtant sa dangerosité « la malaria ».

Si la chloroquine a permis de prévenir la maladie chez un nombre considérable de personne et permet même de traiter certains patients infectés, le médicament doit être pris sur de longue période. Ce qui n’est financièrement pas accessible pour certaines  régions frappées par la malaria. Il existe aussi des effets secondaires.

Si le traitement contre le paludisme à base de chloroquine est très souvent inoffensif, sa toxicité est accrue pour les populations d’origine africaine. Au contact de la mélanine, plus présente dans un corps à la pigmentation brune, l’hydroxycloroquine se fixe dans la rétine. A terme, les risques comprennent la cécité. Pour éviter cela, il existe des solutions qui nécessitent un suivi ophtalmologique régulier, impossible à réaliser dans les régions enclavées. La toxicité est aussi largement conditionnée par le nombre de doses consommées et la durée du traitement. Ce qui en fait un un outil très utile pour les touristes, mais moins sécurisant pour les populations résidant toute l’année dans une zone frappée par le paludisme. Le vaccin est donc une solution plus fiable et qui pourrait casser l’épidémie.

Notons que les précédentes découvertes vaccinales ont déjà permis de réduire le nombre de morts dû au paludisme. En 2000, 900.000 personnes sont décédées de la maladie. En 2021, 627.000 personnes en sont mortes. A cela s’ajoute les complications et handicaps causés par la maladie qui peuvent aller de simples courbatures jusqu’au coma.

Par ailleurs, la contamination par les moustiques conduit à l’utilisation déraisonné de pesticide. Dont la toxicité influe sur la santé des populations.