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Wagner souhaite utiliser le Mali pour faire transiter des armes vers l’Ukraine

Wagner souhaite utiliser le Mali pour faire transiter des armes vers l’Ukraine

Conférence de Presse du département d'Etat américain.
Conférence de Presse du département d'Etat américain.
Conférence de Presse du département d'Etat américain.
Conférence de Presse du département d'Etat américain.

L’information est confirmée le 22 mai dans la conférence du Département d’État américain. Qui précise qu’aucune arme n’a encore circulé malgré des informations soulignant les intentions du groupe Wagner.

Les faits : Des notes du renseignement américain

Le sujet est sorti par la presse américaine qui a profité de la conférence de Presse du Département d’État pour demander confirmation sur cette rumeur.

Matthew Miller, porte parole du gouvernement confirme l’information et précise que l’opération pourrait s’appuyer sur de faux documents maliens, visant à contourner les sanctions et duper les vendeurs : « Des câbles indiquent que Wagner a tenté d’acheter des systèmes militaires à des fournisseurs étrangers en utilisant le Mali comme pays tiers ». L’annonce est immédiatement relativisée « Nous n’avons pas d’éléments sur la finalisation de ces acquisitions et leur transport ».

Cette communication prend donc la forme d’un avertissement à destination des autorités maliennes « la situation est sous surveillance active » précise le porte parole américain qui promet d’apporter rapidement des précisions. Celles ci pourraient prendre la forme d’un élargissement des personnes visées par des sanctions américaines. Miller confirme le caractère très récent de ces informations « ces tractations ont été détectées ce weekend ».

Le contexte : L’opacité des accords passés par la junte malienne

Selon les autorités maliennes, Wagner n’est pas présent au Mali. Seul des instructeurs russes seraient autorisés pour la formation des FAMA. Une version contestée par de nombreux pays et médias. Mais c’est l’ensemble de la relation entre la Russie et le Mali qui échappe à l’information publique. Concernant les accords militaires, des membres du Conseil National de Transition ont demandé dès 2022 des détails sur les sommes fournies en échange de l’acquisition de matériel russe. Choguel Maïga, premier ministre du Mali, s’était alors illustré par une réponse lacunaire « Les maliens ont des armements qui marchent, qui les sécurisent, c’est l’essentiel. Les chiffres, c’est l’affaire des militaires. »

Face aux révélations de Matthew Miller et en cas de négligence de la part de la junte, les sanctions contre le Mali pourraient se multiplier et remettre en question des aides octroyées au gouvernement malien, tant par des organisations américaines qu’européennes.

En février dernier les États-Unis ont averti les pays qui aident la Russie en « remplissent les stocks russes d’articles sanctionnés ou qui permettent à la Russie d’échapper aux sanctions ». Ces nations risquent de voir leurs entreprises inscrites sur des listes « interdisant d‘acheter des articles tels que des semi-conducteurs, qu’ils soient fabriqués aux Etats-Unis ou avec certaines technologies ou logiciels américains à l’étranger » et de subir l’augmentation des droits de douane.

Les autorités maliennes refusent pour le moment de répondre à la Presse.

Sources et bibliographie :

– Vidéo de la conférence de Presse de Matthew Miller : https://www.state.gov/briefings/department-press-briefing-may-22-2023/