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Des robots modulaires pour la colonisation de la Lune

Des robots modulaires pour la colonisation de la Lune

De nombreux modèles à 6 jambes sont en développement. Festo société allemande propose un robot pouvant marcher et rouler.
De nombreux modèles à 6 jambes sont en développement. Festo société allemande propose un robot pouvant marcher et rouler.
De nombreux modèles à 6 jambes sont en développement. Festo société allemande propose un robot pouvant marcher et rouler.
De nombreux modèles à 6 jambes sont en développement. Festo société allemande propose un robot pouvant marcher et rouler.

La Chine et les Etats-Unis ont relancé la course spatiale à travers des objectifs d’installation sur la Lune. Loin de constituer des colonies de population, il s’agirait de créer des relais pour l’étude scientifique et la navigation. Les robots sont donc privilégiés avec une problématique majeure : comment éviter un « zoo robotique » ?

Les faits : les modules face au zoo robotique

Derrière ce terme développé par les revues scientifiques du monde anglo saxon, se cache un risque et un surcoût : pour coloniser la Lune, construire les infrastructures et les entretenir il faudra des robots. Mais si cela implique de créer un prototype par action à réaliser le parc robotique lunaire pourrait rapidement être trop volumineux. Pour poser des blocs, souder, brancher des câbles, forer, poser des panneaux photovoltaïques ou pour récolter des plantes sous serre, les robots auront besoins d’outils et de configuration différentes.

Afin d’optimiser ces tâches et réduire le nombre de robots à déployer sur la Lune, le MIT a lancé le programme Walking Oligomeric Robotic Mobility System (WORMS). Et reprend la logique déjà utilisée par Honda pour son Work Vehicle : un châssis et des ordinateurs standardisés sur lesquels l’opérateur peut changer les bras et les stockages. Nous en parlions dans un précédant article (ici).

Le MIT s’oriente pour le moment sur un châssis a 6 jambes. Le directeur de recherche Georges Lordos explique : « Les astronautes pourraient entrer dans le hangar, choisir les châssis dont ils ont besoin, ainsi que les jambes, les bras, les capteurs et les outils et ils pourraient tout assembler, puis le démonter pour en faire un nouveau. La conception est flexible, durable et rentable. »

Le contexte : La colonisation lunaire est plus proche qu’il n’y paraît

Elle semble bien avancée. Un prototype du MIT fut présenté à la mi mars lors de la 44ème édition de l’IEEE Aerospace Conference. Le salon se tient chaque année dans le Montana aux États-Unis et met en relation la recherche aéro spatiale, l’industrie et le secteur de la Défense.

Si l’utilisation d’un châssis à 6 jambes est privilégié c’est en raison de la diversité de la géographie lunaire. Si l’astre nous semble parfois assez pauvre et uniforme, le relief varie suffisament pour que son étude constitue une discipline à part entière : la sélénographie. On compte notamment l’existence de grandes plaines, de dunes, des cratères de taille variable et des tubes de lave.

 

Tube de lave sur la Lune.

Ces derniers intéressent particulièrement les programmes lunaires. Il s’agit de formation géologique qui constitue des tunnels pouvant atteindre 500 mètres de profondeur avec des accès depuis la surface de la Lune. Ces tunnels peuvent aller plus profondément mais il existerait des anomalies gravitationnelles en s’enfonçant sous la surface qui limite pour le moment l’exploration. Pour parcourir ces reliefs variés, les entreprises de l’aérospatial devront judicieusement choisir leurs robots. Plusieurs entreprises développent des châssis prometteur. Comme l’araignée de la société allemande Festo capable de marcher et de rouler.

Ces tunnels ont un intérêt pour la recherche et font aussi espérer la découverte de poche de gaz, de minerais et de glace. Uranium, sillicium, magnésium, fer, aliminium, titane et hydrogène ont déjà été détectés sur la Lune. La série de ressources minières présente sur notre satellite devrait permettre de développer une colonie lunaire capable de transformer elle même un certain nombre de ressources en matériaux de construction. Réduisant par la même le nombre de voyage à réaliser entre la Terre et la Lune.

Autre perspective majeure : l’oxygène ! La régolithe lunaire est la poussière présente à la surface de l’astre. Des échantillons ramenés sur terre confirment la présence d’oxyde de fer dans la composition de cette poussière. Par électrolyse il devrait être possible de séparer le fer de l’oxygène. Le Centre européen de technologie spatiale basé au Pays-Bas travaille sur le sujet. Cette opportunité servira bien évidemment pour la production d’oxygène des colons mais aussi pour le carburant des navettes.

Cela dit, avant de pouvoir miner, fondre et transformer des minerais sur la Lune, il reste un grand nombre de défis à relever. Comprenant l’appréciation des lois de la thermodynamique dans une gravité, une pression et une composition de l’air différentes. Les procédés de fonte devraient a priori s’orienter vers l’utilisation de laser, la combustion classique nécessitant généralement de l’oxygène dans l’air.